Peu après avoir obtenu mon diplôme universitaire en 2005, j'ai été embauché comme employé dans le journal de ma ville natale. Dans le cadre de ce travail, j'étais chargé chaque semaine de trouver des idées d'articles pour notre guide des loisirs du week-end. La plupart du temps, il était assez facile de proposer des foires, des festivals et d'autres événements susceptibles d'intéresser notre lectorat varié.

Mais un après-midi d'automne, quelques collègues et moi-même nous sommes réunis pour combler un vide dans notre couverture médiatique à la mi-octobre. Après ce qui nous a semblé être des heures de brainstorming, l'un des membres de notre équipe a suggéré des destinations locales pour admirer les couleurs automnales. La plupart des membres de l'équipe ont acquiescé, mais je me souviens avoir failli renifler si fort que j'en ai eu mal aux sinus. Mes yeux se sont exorbités, le blanc de mes yeux était aussi grand que des ballons de plage.

Je ne pouvais que bredouiller : « Sommes-nous sûrs qu'il n'y a pas de peinture en train de sécher quelque part dont nous pourrions également parler ? ». En tant que jeune adulte sarcastique qui savait tout sur tout, je ne pouvais pas croire que nous abaissions nos standards au point de couvrir, entre toutes choses, les feuilles.

Après tout, j'ai grandi dans un quartier de banlieue avec un érable de 23 mètres dans mon jardin ; pour moi, les feuilles d'automne n'étaient pas synonymes de couleurs vives ou du début d'une nouvelle saison, mais plutôt de ratissage de feuilles les samedis pluvieux d'octobre, alors que j'aurais pu rester à l'intérieur pour jouer à des jeux vidéo. Naturellement, ma proposition a été rejetée.

Le reste de l'équipe a adoré l'idée, nous avons publié l'article, et plusieurs lecteurs nous ont ensuite fait part de leur gratitude. Pourtant, je bouillais intérieurement, sachant au fond de moi que nous aurions tout aussi bien pu écrire un article sur la pousse de l'herbe. Puis, en 2006, je me suis mis à la randonnée.

Au début, j'ai passé ce printemps à admirer les fleurs sauvages dans les gorges du fleuve Columbia. (En parlant de couleurs vives...) Cet été-là, j'ai passé du temps sur le mont Hood et sur la côte de l'Oregon, essayant d'échapper aux températures torrides de la région de Portland.

Et cet automne-là, je me suis promené dans la vallée centrale de Willamette, où j'ai enfin compris l'engouement pour les couleurs automnales.

J'ai marché à travers les forêts de frênes autour du Willamette Mission State Park, dont les feuilles étaient d'un jaune éclatant. J'ai fait une randonnée au Silver Falls State Park, où des érables à feuilles de vigne recouvraient le sol de la forêt de touches orange et rouges.

Et j'ai trouvé d'autres sentiers autour de Salem qui offraient une expérience plus calme que celle que j'avais vécue ailleurs au cours des mois précédents ; les paysages n'étaient peut-être pas aussi spectaculaires, mais j'ai apprécié d'observer la faune et de respirer l'air frais de la forêt chaque fois que cela était possible.

Si vous souhaitez profiter pleinement de cette expérience en plein air cet automne, voici 10 façons de vous imprégner de la magie de l'automne dans la vallée de Willamette, depuis les randonnées spectaculaires parmi les feuillages automnaux jusqu'aux promenades tranquilles dans la nature, en passant par les escapades rapides loin de la grande ville.

Je pensais qu'il fallait une matinée de route pour échapper à la vie urbaine et profiter de la nature, puis j'ai commencé à faire des randonnées autour de Salem. Voici quelques-unes de mes destinations préférées en plein air dans et autour de la capitale de l'Oregon.

Minto-Brown Island Park :

D'une certaine manière, le parc Minto-Brown Island se cache à la vue de tous ; ce parc de 1 200 acres est plus grand que Central Park à New York, mais reste un secret local à l'ouest de la région de Salem. Près de 30 miles de sentiers parcourent le parc, des prairies ouvertes aux chemins qui longent la rive sud de la rivière Willamette. C'est un joyau tout au long de l'année, mais surtout en automne, lorsque les feuilles rouges, orange et jaunes offrent un spectacle saisissant.

Orchard Heights Park :

Le parc West Salem offre une escapade surprenante loin de l'agitation urbaine. Orchard Heights Park abrite une boucle partiellement pavée d'un kilomètre et demi qui traverse une forêt luxuriante où les arbres s'élèvent au-dessus de nos têtes et tombent parfois sur le sentier, créant un tunnel magique qui me transporte hors de la ville et dans la nature sauvage.

Pringle City Park :

Juste au sud du centre-ville de Salem se trouve le Pringle City Park, un parc municipal d'une superficie totale de 4,4 acres (environ 1,8 hectare) qui offre environ 0,5 mile (800 mètres) de sentiers pédestres. Même si le parc boisé est entouré de circulation sur deux côtés, il est facile de ressentir les effets apaisants du plein air en se promenant le long du pittoresque Pringle Creek.

Le comté de Marion occupe une place particulière dans l'Oregon. Il couvre certes la majeure partie de la région de Salem, mais s'étend également le long de l'autoroute 22 et jusqu'à la crête des Cascades, offrant ainsi une grande variété de paysages fascinants. Et bien que les incendies aient ravagé de vastes étendues de la région, plusieurs sentiers de randonnée restent des destinations charmantes. Voici quelques-uns de mes préférés en automne.

Ankeny National Wildlife Refuge :

Autrefois site d'une ferme laitière, la réserve naturelle nationale d'Ankeny abrite aujourd'hui une grande variété d'habitats, plusieurs espèces sauvages et, bien sûr, quelques kilomètres de sentiers de randonnée pour profiter de tout cela. Les sentiers, principalement plats, traversent des prairies, des forêts riveraines, des champs agricoles, des marais et d'autres habitats, tout en offrant une vue sur les pygargues à tête blanche, les pélicans blancs d'Amérique, les balbuzards pêcheurs et d'autres oiseaux. (Au total, plus de 200 espèces d'oiseaux ont été observées dans la réserve.) À cette période de l'année, les frênes colorés se distinguent depuis le belvédère d'Ankeny.

Champoeg State Heritage Area :

À l'extrême nord du comté de Marion se trouve la Champoeg State Heritage Area, célèbre pour avoir été le lieu où le premier gouvernement provisoire de l'Oregon a été établi en 1843. (Avant cela, la prairie abritait les membres de la tribu Kalapuya, qui chassaient, pêchaient et cueillaient des bulbes de camas depuis des milliers d'années.) Je suis passionné d'histoire, mais ce n'est pas la seule raison pour laquelle je visite Champoeg. Plusieurs kilomètres de pistes cyclables et de sentiers de randonnée sillonnent le parc, ce qui permet de choisir facilement une sortie adaptée à son emploi du temps et à son niveau d'énergie. Le sentier Townsite Trail, par exemple, offre l'occasion rare d'observer des merles bleus de l'Ouest tout en longeant la rivière Willamette (qui sert également de frontière au comté de Marion). Et si vous faites de la randonnée avec des enfants, ils apprécieront les structures historiques qui mettent en valeur les différentes cultures qui ont longtemps habité cette région.

Parc d'État de Silver Falls :

Lorsque vous avez vu ce parc apparaître dans cet article, vous avez probablement pensé que j'allais mentionner le Trail of Ten Falls, sans doute le sentier de randonnée le plus célèbre de tout l'Oregon. C'est une randonnée magnifique, certes, mais j'aime laisser la foule derrière moi pour profiter d'une balade relaxante de cinq kilomètres aller-retour le long du Smith Creek Trail dans le Silver Falls State Park. Le sentier est accessible presque toute l'année, mais l'automne est la saison idéale pour l'explorer : les érables à grandes feuilles offrent un spectacle éblouissant, des champignons étranges apparaissent sur les troncs d'arbres et le long du sentier, la végétation ancienne recouverte de mousse semble un peu plus dense qu'en été, et les observations d'animaux sauvages sont plus fréquentes en raison de l'absence de foule.

Willamette Mission State Park :

Ce parc de 526 hectares est situé à l'extrémité ouest du comté de Marion, en bordure de la rivière Willamette, à seulement une demi-heure au nord de Salem. La tribu Kalapuya a vécu, chassé, cueilli et pêché ici pendant des siècles avant que Jason Lee n'y installe sa mission méthodiste en 1834. Aujourd'hui, près de 24 km de sentiers sillonnent le Willamette Mission State Park, mettant en valeur les zones humides, les forêts riveraines et d'autres habitats fascinants de la vallée de Willamette. Certaines parties du parc peuvent être inondées en hiver et au printemps, ce qui fait de l'automne le moment idéal pour faire des randonnées dans les forêts de frênes et de peupliers. Pour les amateurs de feuillages, les frênes aux teintes dorées sont le clou de la saison ici.

Tous les week-ends ne nécessitent pas forcément une randonnée exigeante au cœur d'une nature sauvage lointaine ; certains samedis, j'ai envie de rester près de chez moi et de me détendre avec une sortie facile. (Et si je peux admirer les couleurs chatoyantes des feuilles d'automne, observer la faune et respirer un peu d'air frais, c'est encore mieux.) Quand l'envie m'en prend, voici où je me rends dans les environs de Monmouth et Independence.

Site récréatif d'État Sarah Helmick :

Saviez-vous qu'en 1922, le Sarah Helmick State Recreation Site est devenu le premier parc d'État créé dans l'Oregon ?

Je ne le savais pas non plus lorsque je me suis arrêté pour la première fois dans ce parc tranquille situé dans un méandre de la rivière Luckiamute, à quelques minutes au sud de Monmouth. Un panneau explicatif décrit le rôle unique joué par ce parc dans l'histoire de l'Oregon, tandis qu'une petite boucle d'un demi-mile, bordée d'érables à grandes feuilles colorées, fait le tour du parking. (On ne peut pas vraiment parler de randonnée, mais le sentier offre néanmoins la possibilité de se dégourdir les jambes et de profiter de l'air frais.) Gardez l'œil ouvert pour repérer les sentiers secondaires qui mènent à la paisible rivière Luckiamute, où vivent des truites fardées et des truites arc-en-ciel d'hiver.

Sentier de la rivière Willamette :

La rivière Willamette serpente tranquillement au cœur de notre région, et plusieurs sentiers pédestres permettent de l'admirer de près. Le plus important d'entre eux est le Willamette River Trail, long de 5,3 km, qui commence dans le centre-ville d'Independence et longe la rive nord de la ville.

Le sentier, principalement plat et au sol meuble, traverse une forêt riveraine paisible, où il n'est pas rare d'apercevoir des pygargues à tête blanche et des grands hérons bleus. (Et comme aucune randonnée n'est vraiment terminée tant que je ne m'assois pas pour boire une bière après l'effort, The River de Gilgamesh Brewing est une excellente halte pour déguster des ales et des lagers bien équilibrées. À proximité, le Jubilee Champagne and Dessert Bar propose des pâtisseries fraîchement préparées pour satisfaire ma gourmandise.

Zone naturelle d'État de Luckiamute Landing :

Située à seulement 15 minutes au sud d'Independence, la réserve naturelle Luckiamute Landing State Natural Area, d'une superficie de 248 hectares, concentre en seulement 6 kilomètres de sentiers de randonnée tout ce qui rend la vallée centrale de Willamette si envoûtante. Chaque automne, les érables à grandes feuilles offrent un spectacle magnifique, qui s'accompagne de l'observation régulière d'oiseaux migrateurs sur une partie tranquille de la rivière Luckiamute. Et dans la partie sud du parc, des tortues de l'Ouest vivent dans un étang (qui était autrefois une gravière).